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Un peu avant le coucher du soleil, nous fûmes au milieu de ce lac, mais mon guide se plaignait tellement que je ne pus pas continuer.

Je réussis à trouver un petit point sec au-dessus de l’eau, assez large pour me permettre de m’asseoir, mais point assez pour y mettre mes jambes, qui trempaient ; car il n’y avait point de place dans la petite charrette pour le guide et moi. Sans aucun moyen de faire la cuisine, je dus manger ma viande sèche. J’essayai de dormir, mais ce fut impossible à cause des myriades de moustiques qui semblaient décidés à boire jusqu’à la dernière goutte de mon sang. Après m’être battu avec eux jusqu’à quatre heures, le lendemain, mes yeux presque crevés par leurs piqûres, je cherchai les chevaux, qui s’étaient traînés dans un endroit plus profond, attirés par quelques roseaux. J’eus à les poursuivre avec de l’eau jusqu’à la ceinture, et nous ne pûmes partir qu’à neuf heures.

En quittant cet abominable marais nous n’étions qu’à une journée de marche des établissements, et mon guide, se croyant beaucoup mieux, insista pour que je le laissasse conduire la charrette, pendant que je continuerais plus vite à cheval. Je n’y consentis qu’après l’avoir vu sain et sauf de l’autre côté de la rivière Puante, que les chevaux traversèrent à la nage ; je marchai seul en avant vers le fort, je tombai sur un nouveau lac de boue. J’avais pris un mauvais chemin, car en poussant en avant, mon cheval enfonça immédiatement jusqu’au cou dans l’eau. Voyant que je ne pouvais ni avancer ni reculer, je descendis et me trouvai dans le même embarras, pouvant à peine tenir ma tête au-dessus du marais. Je m’arrangeai toutefois pour atteindre le terrain solide, et avec mon