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CHAPITRE VII.


On transporta alors le camp sur le champ de bataille, pour être plus à portée de prendre la viande des bisons. Quelque décidé que je fusse à oublier ma chute, je me trouvai le lendemain fort souffrant de ses suites et de la fatigue de la chasse ; mon guide de même. Le jour suivant, nos compagnons virent et chassèrent une autre grande troupe de bisons. La nuit, nous fûmes fort ennuyés par les cris incessants et les batailles d’une quantité de chiens et de loups, qui nous avaient suivis dans la prévision du festin qui se préparait pour eux. La plaine ressemblait alors à un vaste étal : les femmes, dont c’est le travail, coupaient la viande et la suspendaient au soleil, et ce spectacle était des plus originaux. En me basant sur le nombre des bisons tués dans ces deux chasses, je calcule que les métis en tuent à peu près trente mille par an.

Satisfait de cette impression de chasse, je songeai à regagner les établissements de la compagnie ; mais je trouvai mon guide si malade, que je craignis de le voir hors d’état de continuer la route. Je cherchai à me procurer un des chasseurs pour le remplacer, mais aucun d’eux ne consentit à entreprendre une aussi longue traite, seul, à cause des Sioux sur le territoire desquels nous nous trouvions. Ne trouvant personne,