Page:Paul Kane - Les Indiens de la baie d'Hudson.djvu/62

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pita sur moi ; je n’eus que le temps de sauter en selle et de me sauver, abandonnant mon fusil et toutes mes affaires.

Quand le bison arriva à l’endroit où je me tenais, il se mit à bousculer tout ce qu’il trouva, en mugissant furieusement ; puis il regagna le troupeau. Je repris mon fusil, le rechargeai et parvins à blesser mon gibier d’une deuxième balle. Cette fois le bison resta sur ses jambes assez longtemps pour que je pusse le dessiner. Ceci fait, je pris la langue des deux animaux que j’avais tués, et je rentrai au camp, suivant l’usage, avec ces trophées de ma victoire de chasseur.

J’ai souvent, depuis, vu des chasses indiennes au bison, mais jamais une semblable. En retournant au camp, je rencontrai un chasseur qui ramenait doucement un bison blessé. Il me dit qu’il ne le tuerait que près des tentes, afin d’éviter d’aller le chercher en charrette ; il lui avait déjà fait faire sept milles de cette façon. Le soir, en l’absence des chasseurs, un bison effarouché pénétra dans une des tentes du camp, faisant une peur horrible aux femmes et aux enfants. Les chasseurs, en rentrant, le trouvèrent encore embarrassé dans la tente et le tuèrent par l’ouverture d’en haut.