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buvions, parce qu’elle renfermait énormément d’insectes très-dangereux, qui percent, dit-on, les parois intérieures de l’estomac, et causent la mort des chevaux eux-mêmes.

Le jour suivant, j’atteignis la rivière Pambinaw, et je trouvai la bande de chasseurs qui coupait des pieux pour mettre sécher la viande. On ne trouve plus après de lieux boisés, excepté à la réunion des trois bandes, près de la montagne de la Tortue, où on transforme la viande séchée en pimmikon. Voici le procédé : on presse les fines tranches de viande entre deux pierres, jusqu’à ce que les fibres se séparent ; on en met environ cinquante livres dans un sac de peau de bison, avec quarante livres de graisse fondue ; on mêle le tout et on coud le sac, ce qui forme une masse solide et compacte, d’où le nom pimmi, signifiant viande, et kon graisse. Chaque charrette rapporte dix de ces sacs, et tout ce dont les métis n’ont pas besoin pour leur usage est acheté avec avidité par la compagnie, qui l’envoie aux postes éloignés, pauvres en nourriture. Une livre de pimmikon équivaut à quatre livres de viande ordinaire, et se conserve pendant des années, exposée à n’importe quelle température.

La bande m’accueillit avec la plus grande cordialité. Il y avait deux cents chasseurs, sans compter les femmes et les enfants. Ces hommes vivent pendant les chasses dans des cases faites de peaux de bisons. Ils sont toujours accompagnés par un nombre immense de chiens, qui se nourrissent des carcasses et des restes de bisons tués ; ces chiens ressemblent beaucoup à des loups et viennent certainement d’un croisement de ces animaux. Pour la plupart, ils ne connaissent pas de maîtres, et sont parfois dangereux en temps de fa-