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de l’Assiniboine, à 97° longitude ouest et 50° 6′ 20″ latitude nord. De l’autre côté de la rivière, on aperçoit l’église catholique et plus bas l’église protestante. L’établissement s’étend sur le bord de la rivière à cinquante milles dans les terres, c’est-à-dire suivant les conventions passées avec les Indiens, aussi loin qu’un cavalier peut distinguer un homme par une belle journée.

Lord Selkirk essaya le premier, en 1811, de fonder à cet endroit un établissement, qui fut vite abandonné. Peu d’années après, plusieurs familles écossaises des îles Orkney y émigrèrent sous les auspices de la compagnie d’Hudson, et maintenant 3000 personnes y vivent en agriculteurs, ne manquant de rien en ce qui touche la nourriture et l’habillement. Quant aux objets de luxe, ils sont presque impossibles à se procurer, parce qu’il n’y a pas de marché plus rapproché que celui de Saint-Paul, sur le Mississipi, à sept cents milles dans des prairies sans aucun chemin. Les métis sont plus nombreux que les blancs, et comptent 6000 âmes. Ils descendent des blancs au service de la compagnie d’Hudson et de femmes indiennes ; ils parlent tous le langage cree et le patois bas-canadien, et sont gouvernés par un chef, nommé Grant, à la façon des tribus indiennes. Voilà bien longtemps que ce Grant les gouverne, et il a été compromis dans les troubles survenus entre la compagnie d’Hudson et les compagnies du nord-ouest. On l’amena au Canada, sous l’inculpation du meurtre du gouverneur Temple, mais on manqua de preuves, et il échappa.

Les métis sont une race d’hommes très-durs, capables de supporter les plus grandes privations et les plus cruelles fatigues, mais leurs goûts indiens prédominent, et ils font de tristes fermiers, négligent leur