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un petit bateau, avec M. Seller, et nous campâmes sur les bords du lac Winnipeg.

13 juin. — Nous entrons dans la rivière Rouge à dix heures du matin. Les bords, à l’endroit où elle se jette dans le lac, sont, pendant cinq ou six milles, bas et marécageux. Après avoir remonté le courant pendant environ vingt milles, nous arrivons au fort de la Pierre, appartenant à la compagnie, où je trouve sir George Simpson qui y tient une assemblée tous les ans pour les affaires de la compagnie. J’y restai jusqu’au 15, puis je partis pour le fort supérieur à vingt milles plus haut. Nous fîmes la route à cheval, avec M. Peter Jacobs, missionnaire indien wesleyan, et y arrivâmes en quatre heures, après une route agréable de dix-huit ou vingt milles à travers une partie considérable de l’établissement de la rivière Rouge. Il y a là un tribunal : on y a pendu un Indien saulteaux l’année dernière. Cet homme avait tué un Indien sioux et un homme de sa tribu du même coup de fusil ; la balle avait traversé le Sioux et était allée se loger dans le corps du Saulteaux : ce dernier meurtre était donc involontaire. Le pays, dans cet endroit, n’est guère beau ; une plaine triste et plate, sans aucuns bois, et ne présentant que l’apparence de terres cultivées.

C’est le principal dépôt de la Compagnie d’Hudson-Bay ; on y rassemble de grandes quantités de pimmikon pour les métis, race qui, distincte de celle des blancs et des Indiens, forme une tribu à part. Bien que les métis aient adopté quelques-unes des coutumes et des manières des voyageurs français, ils tiennent cependant plus encore des Peaux-Rouges. Le fort Garry, un des établissements les plus importants de la compagnie, est établi à la séparation de la rivière Rouge et