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par un toit d’écorce de bouleau. Cette écorce est une des plus grandes ressources que la nature ait mises à la disposition des Peaux-Rouges ; car ils ne se contentent pas de l’employer comme toitures ou pour leurs embarcations, mais, profitant de ce que le tissu est très-serré, ils s’en servent pour la cuisine, et parviennent à y faire cuire des poissons. Ils l’utilisent aussi comme papyrus pour transmettre leur correspondance hiéroglyphique.

À mon entrée dans la case de magie, je trouvai quatre hommes, apparemment des chefs, assis sur des nattes et gesticulant avec violence en battant la mesure sur un tambour. Un objet sans doute sacré était placé au milieu et recouvert, mais on ne me permit pas de le voir. Ils cessèrent presque aussitôt leur chant, et semblèrent plutôt mécontents de mon entrée, bien qu’au toucher de mes pantalons, ils me déclarassent un chef.

En regardant autour de moi, je vis que, dans le sanctuaire entouré de nattes, étaient suspendues diverses offrandes, composées surtout de morceaux de drap rouge et bleu, de colliers de boules, de scalps et autres objets incompréhensibles pour moi. Comme les Indiens ne continuaient pas leur magie, je me crus indiscret et me retirai. À peine sorti, je fus entouré par une multitude de femmes et d’enfants, qui ne cessèrent de m’examiner des pieds à la tête, me suivant partout dans le camp, mais c’était sans mauvaise intention, pour satisfaire leur curiosité. Je vis un tombeau surmonté d’un scalp, arraché sans doute à un ennemi par le guerrier défunt ; je revins alors au fort après avoir engagé six Indiens à me suivre à la rivière Rouge. Nous partîmes à quatre heures de l’après-midi dans