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dition indienne. « Un grand chien, dit cette tradition, s’endormit une fois au sommet et laissa une marque de son corps que l’on voit encore. » La longueur de ce portage est de deux milles ; nous campâmes en haut.

Un de nos mangeurs de lard se présenta au feu du camp, le soir, avec une belle couverture de peau de lapin. M. Lane lui demanda où il se l’était procurée ; il répondit qu’il l’avait trouvée dans les buissons. Or, les Indiens ont l’habitude de placer des instruments de tous genres sur les tombes de leurs parents morts, après avoir d’abord mis ces instruments hors de service, dans la conviction que le Grand-Esprit les réparera à l’arrivée des morts dans l’autre monde ; ils professent une haine profonde pour tous ceux qui porteraient une main sacrilège sur ces objets, et ne manquent pas de les punir. M. Lane, après avoir rappelé cette coutume, ordonna à l’homme de retourner immédiatement à la place où il avait pris la peau de lapin et de la remettre telle qu’il l’avait trouvée, s’il ne voulait pas nous faire tous massacrer. L’autre ne se fit pas prier, comme on peut le croire.

Le 27, sir George Simpson passa devant nous avec ses deux canots et son secrétaire, M. Hopkins. Comme il n’y avait plus de courants à remonter, les hommes marchèrent à la rame pendant environ quinze milles, à travers le lac du Chien pour entrer dans la rivière du Chien. Nous eûmes alors à faire un long portage de trois milles sur une haute montagne pour atteindre un petit lac.

J’entendis de grands cris dans les bois voisins, et j’en demandai l’origine ; on me dit que quelques-uns de nos hommes avaient entouré un ours qui leur avait livré bataille ; mais que, dépourvus d’armes, ils avaient