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À son lever, sir George Simpson fut étonné de me voir ; il le fut plus encore lorsqu’il sut comment j’étais venu, car jamais on n’avait fait si vite une route semblable.

Le Sault-Sainte-Marie est situé au bas du lac Supérieur, à son débouché dans la rivière Sainte-Marie ; à cet endroit, une chute considérable la transforme en un torrent écumant, que des canots dirigés par des pilotes expérimentés, franchissent avec une rapidité terrible. Quelquefois l’aventure est fatale aux embarcations : peu de temps avant notre venue, une barque descendant le rapide avait sombré en tombant sur un rocher caché.

Sur la rive américaine s’élève la petite ville appelée Sault-Sainte-Marie, contenant sept ou huit cents habitants et une caserne bien construite. Sur la rive canadienne, environ à un demi-mille, la Compagnie de la baie d’Hudson possède un comptoir, et l’officier de la douane, M. Wilson, une maison supportable. À ces deux exceptions près, la côte anglaise présente au voyageur une collection de misérables huttes habitées par des messe et des Indiens.

Comme la brigade de canots avait passé deux jours avant moi au Sault-Sainte-Marie, et que les embarcations de sir George étaient trop chargées, il ne put me donner une place ; ma seule alternative était donc d’attendre que le White Fish, petit schooner de la compagnie, fût déchargé, et d’espérer qu’il rejoindrait les canots au fort Williams. Cette chance était douteuse, puisque tout dépendait du vent ; mais je n’avais pas le choix. Il fallut quatre jours pour décharger le schooner, et il ne partit que le 20 mai. Nous eûmes au départ une bonne brise, qui con-