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dessins étaient destinés à sa grande mère, la Reine. Il dit qu’il avait souvent entendu parler d’elle, et que s’il avait le temps et les moyens, il irait lui faire visite. Il était très-satisfait que ce second lui-même eût une occasion de la voir. Il ajouta qu’il avait été un guerrier heureux, et que neuf scalps témoignaient de sa valeur. Il aimait beaucoup la boisson, et dans l’état d’ivresse, c’était un homme des plus violents et des plus dangereux.

Après trois semaines passées à Mackenaw, je me rendis à Green-bay, endroit bien placé pour devenir un port de commerce et destiné à être un poste important par la richesse du pays environnant ; par suite de spéculations insensées en 1836 et 1837, cette place a été paralysée, et on peut y avoir aujourd’hui des maisons pour rien, en consentant à les entretenir. Je m’amusai à chasser les bécasses qui y abondent. Huit jours après je partais avec trois voyageurs qui se rendaient à la rivière du Renard afin de voir les Indiens Manomanee réunis à cet endroit pour recevoir le montant des terres vendues par eux dans les environs du lac Winebago. Nous nous embarquâmes sur mon petit canot et, remontant le courant, nous arrivions la seconde nuit, vers onze heures, à une hutte indienne sur les rives du lac Winebago ou « lac Marécageux. » Deux sœurs y demeurent seules. L’aînée s’appelle Iwa-toke ou « le Serpent, » et la cadette Ke-wah-ten, ou « Vent du Nord. » Nous remontâmes alors jusqu’à la rivière du Renard ; à l’entrée du lac se trouve un comptoir indien auprès duquel une foule de paresseux engageaient tout ce qu’ils possédaient contre de la liqueur : aussi quantités d’entre eux étaient-ils étendus ivres morts.

Un Indien nommé Wah Bannim ou « le Chien