l’heure du déjeuner. Ensuite nous traversons la Grande-Décharge dont nous avons déjà parlé.
Dans la soirée, nous campons à un endroit appelé la Pêcherie, où les gens du portage de Rat viennent prendre du poisson ; il est difficile de nous faire une place pour nous coucher hors de la portée des fourmis dont nous renversions les demeures à chaque pas. Elles me torturent tellement que je finis par aller me réfugier dans le bateau.
14 août. — Nous laissons notre campement à trois heures du matin et arrivons au portage de Rat à dix heures ; là, nous sommes reçus avec la plus bienveillante hospitalité par M. Mackensie. Les Indiens de cet endroit vivent d’esturgeons et de poisson blanc en été, de riz et de lapins en hiver. Nous nous reposons deux jours ; une grande partie de ce temps se passe à nous régaler de poisson blanc pour nous dédommager du jeûne forcé des jours précédents.
16 août. — C’est avec beaucoup de regret que je me sépare du bon major et de sa famille. Les hommes avaient traversé le portage ; nous, nous partons à deux heures de l’après-midi ; nous entrons bientôt dans le lac des Bois où nous choisissons une agréable petite île pour passer la nuit.
17 août. — Nous continuons notre route au milieu d’une multitude d’iles qui sont pour la plupart boisées. Nous voyons sur une de ces îles environ cinq acres de blé cultivé, les premiers qu’on trouve depuis Norway-House. À l’ouest de la route, on voyait une autre île appelée Île-du-Jardin, sur laquelle les indiens récoltent annuellement quelques boisseaux de blé et de pommes de terre. Le soir, une île nous fournit encore notre campement.