au Grand-Bonnet, portage d’un mille de long. Il nous faut tout le jour pour traîner nos bateaux par-dessus, avec une chaleur excessive et au milieu de myriades de moustiques. Les canots, qui contenaient les femmes et les enfants, nous suivaient d’aussi près que possible ; ces derniers venaient toujours à notre camp pour les provisions, ce qui diminue tellement nos vivres, que nous sommes obligés de réduire leurs rations.
6 août. — Nous traversons le Second-Bonnet et rencontrons quelques Indiens qui nous vendent des esturgeons ; puis nous traversons le lac de Bonnet où plusieurs hommes nous quittent pour aller aux rizières ; nous campons sur les bords de la rivière Malaine.
Les moustiques y abondaient ; l’homme Orkney semblait particulièrement leur plaire, et son malheureux visage semblait marqué de la petite vérole.
7 août. — Passé six portages ; l’un d’eux est appelé le Cheval-de-Bois ; on campe à Grande-Gullese. Le fils du chef du portage de Rat, qui était avec nous, déserte dans un canot avec ses deux femmes.
8 août. — Encore plusieurs portages. Le soir, nous campons à trois milles au-dessus du grand Rapide de cette rivière ; treize canots d’indiens rament derrière nous. Ce campement-là avait des rochers plats et unis que les voyageurs préfèrent à l’herbe ou à la terre pour se coucher. Je puis dire, par expérience, que l’herbe ou le sable sont les plus mauvais couchers qui soient, quelque doux qu’ils puissent d’abord sembler.
9 août. — Nous déjeunons au portage Barrière et nous atteignons, vers midi, la cascade de l’Esclave. Trois officiers militaires, le capitaine Moody, M. Brown