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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

ou bien une autre occupée à quelque travail agréable, etc., etc. Je lui fis alors une question et l’accompagnai d’une double portion de tabac pour laquelle j’obtins une double portion de bruit de crécelle ; je l’interrogeai sur mes curiosités que (faute de place dans nos bateaux) j’avais laissées à Norway-House pour être apportées au retour par les canots de sir Richardson. Le magicien me répondit qu’il voyait la troupe qui apportait mon bagage, campée sur une pointe de sable que nous avions nous-mêmes doublée deux jours auparavant. Quelque singulière que cette coïncidence puisse paraître, nous eûmes beau temps le lendemain, ce dont le sorcier s’adjugea naturellement tout l’honneur ; et j’ajouterai que les canots portaient bien mon bagage sur la pointe de sable au jour mentionné, car je m’en informai particulièrement quand ils nous rejoignirent.

29 juillet. — Partis de bonne heure, avec un bon vent ; on déjeune à Loon-Narrows ; le soir à Otter-Head.

30 juillet. — Nous déjeunons à la pointe Mille-Lac et arrivons à dix heures du matin à Fort-Alexandre où nous trouvâmes un grand nombre d’indiens saulteaux qui viennent en grandes troupes à cette saison et qui se dispersent sur les petits lacs où ils recueillent une grande quantité de riz sauvage ; ce riz ressemble au nôtre pour le goût, mais il est noir et beaucoup plus gros. La rareté des provisions rend cette ressource fort précieuse dans ces contrées ; mais les Indiens sont si paresseux que, pour les engager à recueillir l’approvisionnement du fort, le commis de l’établissement leur donne deux rations de rhum, l’une en partant, l’autre en revenant, outre le payement en