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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

chant qu’il serait fort dangereux de changer notre direction pour nous tourner vers des rives hérissées de rochers et d’un accès très-difficile. Cependant, grâce au soin que nous prîmes de rejeter constamment l’eau qui entrait dans les canots, nous arrivâmes enfin à l’embouchure de la rivière de Behring, où nous entrâmes sans accident, à la grande joie du major, qui concevait de grandes inquiétudes pour nous. Nous restons là jusqu’au lendemain, retenus par un vent contraire. Pour tuer le temps, je prends mon fusil et je fais une promenade sur les bords de la rivière, accompagné du guide ; je rencontre une femme Sotto assise sous un arbre, avec un enfant. Elle était toute seule, son mari pêchait depuis le matin sur la rivière. Elle ne paraît pas s’alarmer de notre présence, et entre en conversation avec le guide, auquel elle dit son nom : Caw kee-ka-keesh-e-ko (le ciel constant).

27 juillet. — Nous nous mettons en route assez tard, et arrivés à la Pointe-aux-Lapins, nous campons. Grandes bandes de pigeons sauvages ; nous en tuons un grand nombre. Nos Indiens chassent aussi plusieurs oiseaux d’une autre espèce qu’ils préfèrent au pigeon, quoique leur odeur infecte m’enlève tout appétit.

28 juillet. — Vers deux heures de l’après-midi, nous essayons de continuer notre route, mais nous ne pouvons dépasser la Tête-de-Chien ; le vent est si violent et si contraire, qu’on pense inutile d’affronter le danger.

Dans la soirée, nos Indiens construisent une jonglerie, ou tente de magie, pour obtenir un vent favorable. Ils enfoncent d’abord en terre dix ou douze pieux de neuf à dix pieds de longueur, qui forment un