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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

Aucun des rapides que l’on rencontre dans le cours de la navigation sur le côté est des montagnes ne peut être comparé au grand Rapide pour la vitesse du courant et les dangers qu’il présente aux navigateurs. Notre brigade fut précipitée en bas comme si un ouragan l’avait poussée ; plusieurs des bateaux se remplirent d’eau dans les sauts de la descente ; la voie tout entière n’était qu’une nappe d’écume blanche. Nous croisâmes ici la brigade dont la destination était la rivière Mackensie. L’équipage travaillait laborieusement à remonter le portage, tandis que nous le descendions avec la rapidité de l’éclair. Leurs hommes, pesamment chargés, jetaient plus d’un regard d’envie, en montant péniblement la côte, sur notre équipage qui poussait des cris et des hurlements en franchissant les cataractes écumantes. Après avoir franchi les Rapides sans accident, nous arrivâmes en peu de temps au lac Winnipeg, sur les rives duquel nous campâmes. De cet endroit nous devions faire soixante-dix milles pour arriver à la pointe Mousseuse, située à l’embouchure de la rivière Jack-Fish ; mais nous attendîmes un vent meilleur. Vers une heure du matin, trouvant le vent favorable, nous nous mîmes en route. Je fus bientôt endormi, une fois dans le bateau, et je ne m’éveillai qu’après le lever du soleil ; nous avions alors tout à fait perdu de vue la terre, et le vent soufflait avec assez de violence. Vers deux heures de l’après-midi nous doublâmes la pointe Mousseuse, et à cinq heures nous arrivâmes à Norway-House, où la brigade me laissa ; elle continua jusqu’au comptoir d’York, et je restai pour attendre le major Mackensie qui devait bientôt passer là, en se rendant à Fort-Francis.

Le conseil annuel des principaux chefs de comp-