compagnie s’accrut de deux bateaux avec leurs équipages.
12 juin. — Nous arrivâmes à Paw, où mon vieil ami M. Hunter me fit un chaleureux accueil. Mme Hunter était morte pendant mon absence, et son mari nous attendait pour aller avec nous à Norway-House. Nous trouvâmes à Paw sir John Richardson et le docteur Rae, qui se mettaient en route pour la rivière Mackensie, avec deux canots, à la recherche de sir John Franklin. Nous apprîmes d’eux les événements qui avaient eu lieu dernièrement en Europe ; la fuite de Louis-Philippe et les mouvements révolutionnaires qui agitaient le continent.
Comme nous passions devant le petit poste de commerce établi à Paw, M. Hunter m’y fit entrer avec lui ; nous y fûmes très-bien reçus par un petit Canadien français, marié à une femme cree, fort étrange créature. Elle était si grosse, qu’il lui fallait rester assise sur un petit chariot, dans lequel on la traînait lorsqu’elle devait changer de place. Pour se mettre au lit, elle se roulait de son chariot sur une peau de buffle. Depuis bien des années elle avait perdu l’usage de ses jambes. J’ai remarqué généralement que les Indiennes, lorsqu’elles viennent dans les forts, comme elles ne se livrent plus aux pénibles travaux de leur vie ordinaire, deviennent ainsi extraordinairement fortes, indolentes. Nous partîmes le même soir, emmenant M. Hunter avec nous. Peu d’incidents remarquables signalèrent la route. Le bateau de M. Harriett, sur lequel je me trouvais, marchait généralement en tête.
17 juin. — Nous arrivâmes aux grands Rapides, et la brigade les descendit sur une distance de trois milles et demi.