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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

Le camp tout entier prit alors la fuite, emmenant les femmes et les enfants, laissant les tentes à l’ennemi. Seuls, deux vieux chefs, affaiblis par l’âge, restèrent ; c’est une coutume qui est parfois en usage chez les Indiens. Ils se tinrent dans la meilleure tente, revêtus de leurs plus beaux habits ; ils allumèrent leurs pipes et s’assirent en chantant des chants de guerre. Les Pieds-Noirs, en arrivant, les trouvèrent encore chantant et les scalpèrent. Les Crees eurent neuf hommes tués et quarante furent blessés ; ajoutez à cela la perte de leurs tentes et d’une quantité d’objets précieux. Les Sur-Cees perdirent Wab-nis-tow, nommé plus haut. Maîtres de six scalps, ils pensèrent en avoir assez fait et quittèrent le combat pour exécuter la danse des scalps. Les Indiens sang perdirent trois de leurs guerriers et se retirèrent aussi avec quelques chevelures, laissant les Pieds-Noirs, qui avaient perdu six hommes, soutenir le fort du combat. Les Pay-Gans et les Gros-Ventres, arrivés après le combat, ne souffrirent aucune perte.

Aussitôt que M. Harriett eut reçu ces nouvelles, il donna l’ordre de s’embarquer, sachant que les Pieds-Noirs et leurs alliés retourneraient immédiatement dans leur contrée après ce succès.

Nous partîmes de bonne heure dans la matinée et commençâmes à glisser rapidement sur le courant, aidés de nos rames. Nous étions tout à fait sortis de la contrée des bisons, et nous n’avions qu’une petite provision de viande fraîche destinée à l’usage des chefs de l’expédition ; les hommes portaient avec eux une ample provision de pimmikon.

10 juin. — Nous arrivâmes le soir à Cumberland-House, d’où nous partîmes le lendemain matin ; notre