jectiles au milieu des fugitifs et tua dix personnes, parmi lesquelles des femmes et des enfants.
Quelque temps après, on rapporta à Grand-Serpent que l’un des Indiens les plus influents de la tribu l’avait accusé, dans un discours, d’avoir causé beaucoup de désagrément à la tribu et d’avoir détruit son commerce. Grand-Serpent se mit tout de suite à la recherche de l’auteur de ces paroles. Il le rencontra et se précipita sur lui pour le frapper de son couteau à scalper ; mais son pied glissa et il ne lui fit qu’une blessure au côté. Ces deux hommes restèrent ennemis pendant quelque temps. Plusieurs personnes conseillèrent à Grand-Serpent de faire la paix ; il se dirigea donc un jour vers la loge de son ennemi ; mais préalablement il avait dit à sa femme que si elle apercevait quelque mouvement extraordinaire, il faudrait qu’elle allât planter sa tente au sommet d’une petite colline, à quelques centaines de mètres de distance, où il pourrait plus facilement la défendre. En arrivant à la tente de son ennemi, il le trouva assis avec sa femme et ses enfants autour de lui. Grand-Serpent prend un des enfants ; il commence à le caresser en lui demandant d’intercéder pour lui auprès de son père. Ce dernier ne paraît faire aucune attention à ce qui se passe ; il reste la tête penchée d’un air sombre et sans faire la moindre réponse. Grand-Serpent demande alors de nouveau à l’enfant de le prendre en pitié ; le père reste toujours silencieux. Alors le chef, irrité de voir ainsi repoussées les ouvertures de paix qu’il avait daigné faire à un inférieur, sort de la tente, saisit son fusil ; il avait eu la précaution de le placer à portée de sa main, et il se met à tirer au travers de la couverture en peaux de la tente. Il tue deux de ses habitants et en