armes, couteaux, fusils, arcs et flèches sur le sol, devant nous, comme gage d’amitié.
Il y eut cependant une exception à cette démonstration pacifique, de la part d’un Indien dont j’avais fréquemment entendu parler, nommé Omoxesisixany, « Grand-Serpent. » Ce chef se promenait autour du groupe, claquant un fouet et chantant un chant de guerre, avec le désir évident de provoquer un combat, et il refusait de déposer ses armes avec les autres, quoiqu’on lui en eût plusieurs fois fait la demande. À la fin, cependant, il les mit à terre et s’assit avec le reste de la troupe ; puis, ayant tiré avec une répugnance visible quelques bouffées de la pipe qui faisait le tour de l’assemblée, en signe de paix, il se tourna vers M. Harriett, en lui disant que, comme il avait fumé avec le blanc, il lui ferait présent de son cheval ; en même temps il fit amener un magnifique cheval brun, celui dont je l’avais vu descendre à notre arrivée, et il en tendit les rênes à M. Harriett.
M. Harriett s’excusa de ne pouvoir accepter ce présent, sur ce qu’il lui était impossible de l’emmener avec lui dans les bateaux. — Les Indiens nous dirent qu’ils formaient une compagnie de quinze cents guerriers, venant de douze cents huttes, et qu’ils s’avançaient à petites journées vers Fort-Edmonton, ne laissant derrière eux que peu de personnes capables de porter les armes. Ils poursuivaient les Crees et les Assiniboines, qu’ils avaient menacés d’une extermination complète, se vantant d’être eux-mêmes aussi nombreux que les brins d’herbe de leurs plaines.
De toutes les tribus que j’avais vues sur le continent, ils étaient les mieux montés et les mieux vêtus ; ils