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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

Pitt, jusqu’à ce que les autres bateaux soient préparés ; je profite de ce retard pour faire le portrait d’un chef de Crees, en grand costume, avec une pipe de magie dans sa main.

À notre départ de Fort-Pitt, notre flotte de bateaux couvre entièrement la rivière ; cela présente un aspect imposant et animé, grâce à l’encadrement sauvage des pays que nous traversons. Un grand nombre de loups s’occupent activement à dévorer les carcasses des bisons noyés, et nous nous donnons le plaisir d’une course de canots pour les poursuivre, à la grande joie de nos hommes.

Nous continuons notre route sans rencontrer rien qui méritât particulièrement d’être rapporté ; cette paix dure jusqu’au 1er juin ; ce jour-là nous voyons une grande troupe de cavaliers indiens galopant en toute hâte à notre rencontre. À son approche, nous la reconnaissons pour une troupe de guerre composée d’indiens Pieds-Noirs, Indiens-Sang, Sur-Cees, Gros-Ventres et Pay-gans. Un Indien Cree se trouve dans l’un de nos bateaux, nous sommes obligés de le fourrer sous les peaux qui couvraient les marchandises, de peur qu’il ne soit découvert par les guerriers, car c’est contre sa tribu qu’ils marchaient, et nous ne pouvons le protéger. Nous débarquons immédiatement, M. Harriett et moi, pour joindre les Indiens sur le bord de la rivière, laissant à nos hommes l’ordre formel de tenir les bateaux assez près du bord pour que nous puissions nous rembarquer promptement en cas de danger. Les Indiens reçoivent M. Harriett d’une façon très-amicale ; il connaissait personnellement un très-grand nombre d’entre eux. Ils étendent immédiatement une peau de buffle pour nous servir de siège, et déposent leurs