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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

flammation produite par l’éclat du soleil réfléchi par la neige ; la douleur dans le globe de l’œil est excessive et ressemble à la section produite par du sable ; ceux qui en sont atteints restent quelquefois aveuglés pour plusieurs semaines.

Nous arrivâmes au fort des montagnes Rocheuses, le 21 avril ; ce fort est admirablement situé sur les bords de la Saskatchawan, dans une petite prairie fermée à l’horizon par les montagnes Rocheuses, et non loin des huttes assiniboines, construites entièrement de branches de pins ; ce fort sert à conserver une réserve de provisions pour le trafic qu’on fait avec les Indiens Pieds-Noirs qui viennent en ce lieu chaque hiver ; on abandonne le fort pendant l’été ; il est bâti comme plusieurs autres, en bois très-solide, à cause de la méchanceté et des dispositions hostiles de la tribu des Pieds-Noirs, sans comparaison les Indiens les plus guerroyants du nord du continent. Sur les bords de cette rivière, comme sur celle d’Edmonton, on voit des couches de charbon qui effleurent le sol. Dans le voisinage du fort, réside une petite bande d’Assiniboines ; les Pieds-Noirs les attaquèrent l’année dernière et emmenèrent captives deux jeunes filles ; une d’elles fut dépouillée et laissée nue à une grande distance ; on lui dit de retrouver son chemin si elle le pouvait et, comme elle ne reparut jamais, on suppose qu’elle périt de froid et de faim ; un des chefs se chargea de l’autre fille et envoya dire à sa famille qu’il la renverrait en sûreté ; il tint sa promesse.

Nous trouvâmes à l’établissement un homme appelé Jemmy Jock, métis Cree, qui le commandait momentanément ; il avait obtenu une grande célébrité parmi les Pieds-Noirs ; jadis quand il était employé à la com-