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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

il avait été un homme de bien, il le renverrait de nouveau dans le monde, et lui donnerait ainsi une nouvelle chance de bonheur.

14 janvier. — Nous voyageâmes tout le jour dans une contrée montagneuse et nous arrivâmes le soir à un autre camp d’environ trente huttes. Nos chiens se précipitent dans les tentes, tirent les carrioles et les traîneaux après eux ; aussitôt tous les chiens du camp les attaquent ; tous ils hurlent, aboient et se battent si bien, qu’à la fin les traîneaux sont renversés et à moitié brisés. Il se passe une demi-heure avant qu’on puisse rétablir l’ordre au milieu de ces animaux enragés.

Les Indiens avaient à une petite distance du camp une embuscade à bisons remplie des carcasses de ces animaux. En approchant du Fort-Pitt, il s’en trouve deux tout à fait sur notre chemin ; mais, comme nous n’avions pas besoin de viande, nous voulions les laisser échapper ; nous comptions sans les penchants destructifs de nos hommes, qui les tuèrent. Nous atteignîmes le fort peu de temps après la chute du jour, après un voyage de sept jours. Nous avions tué dix-sept bisons, tant pour notre nourriture que pour celle de nos chiens.

On n’avait jamais vu un nombre aussi grand de ces animaux dans la contrée, et ils ne s’étaient jamais tant approchés des établissements de la compagnie ; on en tua même quelques-uns dans l’enceinte du fort.

Mais tout cela ne donne encore qu’une faible idée du nombre de bisons qui couvraient le pays. Dans tout le cours de notre voyage, nous avions toujours devant nous plusieurs de leurs grands troupeaux ; nous chassions tout en continuant notre chemin. Ils émigraient