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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

milles. Dans la soirée, nous tuons deux bisons et nous campons près d’un bouquet de pins, dernier abri que nous devions nous attendre à rencontrer sur notre route.

10 janvier. — Notre thermomètre était ce matin à 47 degrés au-dessous de zéro Fahr. Ne pouvant absolument pas me réchauffer dans ma carriole, malgré les fourrures et les couvertures, je me chaussai d’une paire de raquettes, et je marchai tout le jour. La neige avait trois pieds d’épaisseur et le vent la chassait contre nos visages avec tant de violence, qu’elle nous aveuglait. Malgré cela, nos guides ne semblaient éprouver aucune difficulté à nous conduire, tant est grande la faculté presque instinctive que possèdent ces hommes de retrouver leur chemin au milieu de ce désert où l’on n’aperçoit aucun sentier et où il n’y a pas même un buisson qui puisse les guider dans la direction à suivre. Vers le soir, nous arrivâmes à une sorte de clôture évidemment construite par les Pieds-Noirs, pour servir de défense contre les Crees, auxquels cette contrée appartient, mais où les Pieds-Noirs viennent quelquefois voler des chevaux. Dans la soirée, nous ne pûmes prendre qu’une vache qui suffit à peine à satisfaire nos chiens.

11 janvier. — Nous partîmes, comme de coutume, trois heures avant le jour ; par des journées aussi courtes, il fallait nécessairement se mettre en route de bonne heure pour permettre aux hommes de s’arrêter et d’établir le campement avant la nuit. Nous rencontrâmes deux hommes de la compagnie qui se rendaient de Carlton à Edmonton. Nous tuâmes un seul bison, et fûmes obligés de dormir sur la neige, faute de branches de pin pour faire des lits. Cette literie