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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

nant à M. Harriett ; en revenant environ une demi-heure après, il trouva son traîneau attaqué par les chiens qui déchiraient le cheval à belles dents ; il en tua cinq avant de leur faire lâcher leur proie. Le cheval à moitié mangé, mourut presque immédiatement.

M. Rundell fut lui-même assailli un soir qu’il se promenait à quelque distance du fort, par une bande de ces féroces animaux qui appartenaient au fort ; ils le renversèrent, et, sans le secours d’une femme que ses cris attirèrent, il succombait à leurs attaques. En quittant le fort, nous gagnâmes de suite la rivière Saskatchawan ; sur sa glace, nous voyageâmes toute la journée.

Comme de véritables voyageurs, nous nous en rapportions à notre habileté de chasseurs pour notre nourriture durant le voyage, et nous n’avions littéralement pris avec nous que les ustensiles de cuisine ; nous ne pûmes donc rompre notre jeûne qu’après avoir tué une vache grasse que nous avalâmes bientôt entière avec l’aide de nos chiens. Les voyageurs affectent souvent cette imprévoyance par pure bravade. Pour nous, nous aurions certainement emporté toutes les provisions nécessaires, mais les bisons abondaient, et nous étions presque certains de ne pas en manquer.

9 janvier. — Départ du campement trois heures avant le jour ; à l’aurore trois bisons tués ; après quoi on s’arrête ; on déjeune. La neige tombe toute la journée, accompagnée d’un vent violent et froid. Après le déjeuner nous laissons les contours sinueux de la rivière pour couper à travers les plaines nues et glacées ; nous sommes exposés à toute la violence du vent, mais nous abrégeons ainsi notre route de plusieurs