Page:Paul Kane - Les Indiens de la baie d'Hudson.djvu/242

Cette page a été validée par deux contributeurs.
228
LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

avions six traîneaux et trois carrioles attelés chacun de quatre chiens, ce qui forma, quand nous fûmes en route, une longue et pittoresque cavalcade. Les chiens étaient coquettement décorés ; des franges brodées de la manière la plus fantastique, avec une quantité de clochettes et de plumes, ornaient leurs housses de couleurs variées. Nos carrioles étaient aussi décorées avec profusion, celle de la mariée en particulier ; faite exprès pour cette occasion, elle était soigneusement peinte, et traînée par un attelage de chiens nouvellement apportés du Bas-Canada, par M. Rowand. La carriole ne porte qu’une seule personne ; le siège est une planche mince d’environ dix-huit pouces de largeur, recourbée sur le devant et munie à l’arrière d’une autre planche qui forme dossier. On garnit les côtés avec des peaux de bison sans poils, qui ressemblent à du gros parchemin, et on recouvre le tout d’épaisses fourrures.

Nous partîmes au point du jour, et les chiens se mirent aussitôt à courir avec une vitesse extraordinaire, comme ils font toujours en se mettant en route ; il faut alors toute la force et l’agilité des hommes pour empêcher les traîneaux de se renverser ; ils l’évitent en tenant une corde attachée par derrière aux deux côtés. Deux hommes, chaussés de raquettes, ouvraient la marche, et traçaient un sentier que les chiens suivaient instinctivement ; on relevait ces hommes toutes les deux heures, car cet exercice est très-fatigant. Les chiens dont on se sert généralement, sont d’une race particulière ; ils ressemblent extraordinairement pour le caractère et l’instinct, aux loups ; on s’y trompe même souvent. Quelques-uns d’entre eux attaquèrent cet hiver-là un cheval attelé à un traîneau, apparte-