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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

dant que nous nous attirâmes de grands applaudissements de la part des femmes et des enfants accroupis sur le plancher autour de la salle. Je dansai encore avec une autre dame, dont le nom poétique était Cunne-wah-Bum, « celle qui regarde les étoiles, » et je fus si frappé de sa beauté, que je lui demandai si elle voudrait poser pour que je lui fisse son portrait, ce qu’elle fit plus tard avec beaucoup de patience, tenant à la main son éventail, composé du bout de l’aile d’un cygne, avec un manche de tuyaux de porc-épic. Après plusieurs heures de ces réjouissances, nous nous retirâmes vers minuit pour prendre du repos.

Quelques jours après, quand nous fûmes un peu remis de nos amusements de Noël, je sortis avec François Lucie, voyageur métis dont sir Georges Simpson raconte le trait suivant dans son voyage autour du monde :

« Une bande d’Assiniboines avait enlevé vingt-quatre chevaux à Edmonton ; on les poursuivait, et on réussit à atteindre les ravisseurs à la petite rivière Boutbière. L’un des gardiens des chevaux, homme très-courageux, appelé François Lucie, se précipite dans le courant, se jette sur un grand sauvage, et malgré la force supérieure de son adversaire, il le serre de si près qu’il l’empêche de tendre, son arc ; mais l’Indien réussit, en frappant son assaillant avec cette arme, à le faire tomber de son cheval dans l’eau. François se relève promptement ; il allait frapper l’Assiniboine de son coutelas, quand le sauvage l’arrête en faisant brusquement tourner le manche d’un fouet qu’il portait suspendu à son poignet, de façon à lui ôter presque l’usage de son bras ; François ne continue pas moins à frapper