Page:Paul Kane - Les Indiens de la baie d'Hudson.djvu/234

Cette page a été validée par deux contributeurs.
220
LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

inégal exige nécessairement une construction incessante.

Les femmes s’occupent activement de la construction des vêtements et des moccassins ; elles mettent du pemmikon dans des sacs de la contenance de quatre-vingt-dix livres, et se chargent en outre de tous les soins du ménage. Les soirées se passent à causer et à fumer autour d’énormes feux. L’unique musicien de l’établissement est un joueur de violon ; il remplit un rôle important près de la population française de l’établissement, qui peut, grâce à lui, donner un libre cours à sa vivacité nationale, tandis que l’Indien, plus grave, assiste au spectacle avec un sérieux imperturbable. Aucune liqueur forte ne circule parmi les hommes du fort, Européens ou Indiens, mais leur gaieté ne semble aucunement s’en ressentir. Les chefs du fort gardaient, il est vrai, des spiritueux qu’ils se faisaient apporter à leurs propres frais ; mais pour leur consommation purement personnelle.

Le jour de Noël, on arbora le drapeau, et tout parut sous son plus brillant aspect pour faire honneur à la fête. Vers midi, toutes les cheminées flambaient, tandis que de savoureux parfums se répandaient de toutes parts dans l’atmosphère. Vers deux heures, nous nous mîmes à table. La société se composait de M. Harriett, du chef, de trois agents, de M. Thebo, missionnaire catholique du lac Manitou, situé à trente milles du fort, de M. Rundell, missionnaire wesleyen, qui résidait dans l’enceinte des piquets, et de moi, le voyageur, qui, quoique revenant des bords du Pacifique, représentais les pays civilisés.

La salle à manger était la plus grande pièce du fort ; elle avait peut-être cinquante pieds de long sur vingt-