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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

nos chevaux au galop derrière le bison, en tirant à mesure que nous approchons, mais sans autre effet apparent que de tourner sa rage sur nous ; ceci permet à M. Harriett de lui envoyer une couple de billes ; le taureau évidemment faiblit. Nous le touchions presque du bout de nos fusils et fîmes une décharge générale. Enfin, atteint de seize balles, il s’affaisse petit à petit et meurt avec une lenteur extraordinaire.

À notre retour, nous donnons l’ordre aux hommes de préparer les traîneaux pour aller, le lendemain matin, chercher les vaches tuées ; il y en avait vingt-sept ; je recommandai la tête de taureau à laquelle je tenais beaucoup.

Les femmes se mirent aussitôt à la poursuite du nombre de chiens nécessaire, car elles se chargent de ce soin. Il y a toujours deux ou trois cents de ces animaux qui rôdent autour des forts ; ils cherchent eux-mêmes leur nourriture comme les chevaux, et passent les nuits dehors. Ils rendent, dans ces contrées, les mêmes services que les chevaux, car on les emploie pour tous les transports sur la neige ; deux d’entre eux traînent aisément une grosse vache ; certes, ce n’est pas aux soins qu’ils doivent leur vigueur, car on ne se donne guère d’autre peine que celle de les battre avant de s’en servir, pour les faire tenir tranquilles pendant qu’on les attelle.

Il serait presque impossible de s’emparer de ces animaux, presque aussi sauvages que des loups, si l’on ne prenait la précaution, en automne, de leur attacher une petite bûchette légère qu’ils peuvent facilement traîner et qui sert aux femmes pour les attraper ; elles les ramènent alors au fort, où on leur donne quelquefois à manger avant de les atteler. Cela serait bien,