Page:Paul Kane - Les Indiens de la baie d'Hudson.djvu/229

Cette page a été validée par deux contributeurs.
215
LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

s’élèvent à cent trente et vivent dans l’enceinte du fort d’une façon des plus confortables.

Le long des rives du fleuve, on voit, à vingt pieds au-dessous du sol, des couches de charbon de terre ; mais personne ne s’en sert beaucoup si ce n’est les forgerons, parce que l’on n’a pas dans ces régions éloignées les fourneaux ou les cheminées adoptés à cet usage.

Les provisions abondent à Edmonton ; viande fraîche de bison, gibier, oies salées, merveilleux poissons blancs, lapins, le tout à profusion, ainsi que de bonnes pommes de terre, des navets et de la farine. On broie le blé dans un moulin construit depuis mon dernier voyage et qui donne de très-bonne farine. On a essayé le blé indien, mais il ne réussit pas là à cause de la brièveté de l’été.

En dehors, les bisons se pressent par milliers près du fort ; les daims se trouvent à peu de distance, les lapins courent dans tous les sens, et on voit les loups et les lynx occupés à leur faire la chasse. Sept des tribus les plus importantes et les plus guerrières sont en communication très-constante avec le fort, qui est situé dans le pays des Crees et des Assiniboines ; il est visité deux fois par an par les Pieds-Noirs, les Sur-Cees, les Gros-Ventres, les Paygans, et les Indiens-de-Sang ; ils y viennent pour vendre de la viande de bison séchée, et de la graisse pour le pimmikon.

Les bisons étaient très-nombreux cette année, et on en avait tué plusieurs à quelques centaines de yards du fort. Les hommes avaient déjà commencé leurs provisions de viande fraîche pour l’été dans la glacière. Voici comment ils s’y prennent : ils creusent un grand trou carré, capable de contenir sept ou huit cents corps de bisons ; dès que la glace de la rivière est d’une épaisseur