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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

tinue ma route jusqu’à Jasper’s-House un peu plus confortablement. Là les peines sont oubliées devant un bon morceau de mouton de la montagne.

De hautes montagnes environnent complètement cet endroit ; quelques-unes sont proches de la maison, d’autres à la distance de quelques milles, et il y a souvent là des tourbillons de vent qui s’engouffrent à travers les rochers avec une violence effrayante. Un grand nombre de moutons de la montagne étaient descendus dans les vallées à cause du froid. J’ai compté jusqu’à cinq grands troupeaux de ces bestiaux paissant dans différentes directions près de la maison. Les Indiens en apportent chaque jour, de sorte que nous faisons une chère somptueuse. Ces moutons sont ceux communément appelés à grandes cornes.

Je dessine la tête d’un bélier d’une grandeur énorme. Ses cornes ressemblaient à celles de celui de notre pays, mais elles avaient quarante-deux pouces de long. Le pelage de ces béliers tient par la couleur et la qualité de celui du cerf. Nos hommes se mettent à l’ouvrage pour faire des raquettes : notre route prochaine doit se faire à travers une neige profonde. Le bouleau, dont le bois sert pour ces sortes de chaussures, ne pousse pas près de Jasper’s-House, il y a vingt milles à courir pour en trouver. Enfin, vers le 14, nos snow-shoes et un traîneau sont faits ; j’obtiens des Indiens avec grande difficulté deux misérables chiens. M. Colin Frazer m’en prête un et c’est celui que j’attèle au traîneau qui porte mes bagages, provisions et couvertures. Deux hommes m’accompagnent, un Indien et un métis. Ils viennent d’Edmonton avec sept autres qui devaient m’attendre, mais qui n’en avaient pas eu le courage. Si les deux autres avaient suivi leur exem-