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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

au bas de la Grande-Côte, et là nous campons pour la nuit, très-dégoûtés de voyager à cheval.

2 novembre. — Nous nous arrêtons une heure avant la chute du jour pour monter l’étonnante Grande-Côte et bientôt nous découvrons que la neige devient à chaque pas plus profonde. Un de nos chevaux tombe à une profondeur de vingt-cinq à trente pieds, avec une lourde charge sur son dos, et, chose prodigieuse, il ne perd pas sa charge ni ne se blesse. La neige, maintenant, atteint les épaules des chevaux, et nous cheminons lentement. Nous touchons le sommet juste au moment où le soleil descend à l’horizon. Nous ne pouvons songer à nous arrêter, et il nous faut alors pousser en avant au delà de Committee’s Punch Bowl, lac que j’ai déjà décrit. Il faisait un froid intense, comme on le peut supposer dans une région si élevée. Malgré le soleil qui avait brillé pendant la journée, ma longue barbe était devenue une masse compacte de glace. Enfin, longtemps après la nuit venue, nous arrivons au camp de Fusée ; nous n’avions pas trouvé d’autre endroit qui pût fournir de nourriture aux chevaux et encore là, il leur fallait écarter la neige avec leurs pieds pour pouvoir trouver de l’herbe.

Un événement lugubre attrista ce lieu il y a quelques années ; pendant qu’une société faisait l’ascension de la montagne, une dame, qui traversait pour aller rejoindre son mari, était restée en arrière, et on ne s’en aperçut qu’arrivé au campement. Des hommes allèrent à l’instant la chercher. Après quelques heures de course, on trouva ses traces sur la neige ; on les suivit jusqu’à un roc perpendiculaire, suspendu au-dessus d’un torrent ; et on n’en entendit plus parler.

3 novembre. — La nuit dernière est bien la plus froide