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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

nord de la Columbia, de sorte que la rivière s’élargit subitement.

28 octobre. — Vers trois heures de l’après-midi, un commis du service de la compagnie accourt, disant qu’il précède la brigade de l’est, qu’elle arrive le jour suivant, sous le commandement de M. Low.

29 octobre. — M. Low et sa suite nous joignent le matin avec cinquante ou soixante chevaux chargés de provisions et des sommes destinées à la Russie. Ils avaient mis neuf jours à venir de Jasper’s-House. M. Low semble douter que nous puissions retourner avec les chevaux ; mais les chevaux m’importaient peu ; je me fatiguais de ma longue inaction. Mes provisions devenaient courtes, et la personne chargée des approvisionnements ne parlait point de les renouveler, de sorte qu’il ne me restait qu’à retraverser les montagnes au plus vite. C’est ce que je résous de faire.

30 octobre. — À dix heures nous partons, après avoir chargé quinze chevaux sur les cinquante-six de M. Low, et nous allons le premier jour jusqu’à Grande-Batture ; là nous campons.

1er novembre. — Nous passons la Pointe-des-Bois, en faisant dix milles par la plus mauvaise route du monde, toute labourée par les troupes de chevaux qui étaient passés récemment. Mon cheval s’enfonce dans un tourbier jusqu’à la tête, et c’est avec la plus grande difficulté qu’un des hommes et moi pouvons l’en tirer vivant. Grâce aux chevaux qui glissent dans la boue, aux paquets qui tombent, aux menaces que font les hommes aux animaux en langage stree, avec accompagnements de jurements français, les jurements n’existant pas dans le langage indien, la journée est agitée, fatigante et désagréable. Enfin nous arrivons