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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

teau depuis trois jours ; cette promenade est une vraie jouissance. Nous rencontrons de grandes piles de bois flotté que les Canadiens nomment « Aumbereaux. » Elles consistent en arbres de toutes les tailles, généralement très-grands, qui descendent la rivière, s’empilant les uns sur les autres par la force de l’impulsion. Je m’amuse à mettre le feu à quelques-uns de ces arbres, laissant ainsi sur mon passage un énorme feu de joie dont nous voyons pendant bien des jours la fumée derrière nous.

2 octobre. — La pluie continua jusqu’au campement du soir. Nous passâmes le Lipper little Dalle, un rapide de trois ou quatre milles. Un des Indiens apporta des mûres blanches ; il en mangeait avidement ; pour moi, je les trouvai nauséabondes.

Les Indiens mangent aveuglément tous les fruits sauvages, et cela sans aucune conséquence pour leur santé ; c’est une grâce d’état sans doute.

3 octobre. — Vu quatre carriboos, espèce de daim de taille ordinaire ; nous les suivîmes sans succès, parce qu’ils nous sentaient de très-loin. Nous rencontrâmes le chef indien des lacs ; il nous procura de la viande d’ours et de daim, dont il semblait fort bien pourvu. Près de sa hutte, jappaient de tout petits chiens dont il se servait pour chasser. Le chef me dit que quand il voulait chasser avec eux, il n’avait qu’à les mettre sur une voie fraîche de daim, puis il se couchait et dormait, et les chiens ne manquaient jamais de lui amener l’animal sans jamais tomber en défaut. Nous vîmes en effet de ces chiens qui étaient en chasse à douze ou quinze milles de la loge du chef.

4 octobre. — Le chef avec sa femme et sa fille nous suivirent dans leur canot, qu’ils manœuvraient avec