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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

hommes avec lui pour chercher la malheureuse. Elle n’avait souffert que de la peur. Le nombre des morts, en comptant M. et Mme  Whitman, fut de quatorze. Les Indiens emmenèrent les autres femmes et tous les enfants ; le fils de Til-au-Kite et un autre Indien épousèrent deux des captives. Un homme, employé dans un petit moulin qui faisait partie de l’établissement, fut épargné, à la condition de faire marcher le moulin pour leur compte.

Le lendemain de cet affreux drame, un prêtre catholique, qui n’avait pas entendu parler du massacre, voit les cadavres mutilés qu’on a jetés autour de la maison ; il demande la permission de les enterrer, ce qu’il fait avec les rites de son église. La permission lui est donnée avec d’autant plus de facilité que les Indiens témoignent de l’amitié pour les prêtres catholiques. Quand le prêtre quitta l’endroit, il rencontra à cinq ou six milles de là un missionnaire, le confrère de celui qui venait de périr, M. Spalding, dont la résidence était près de Cold-Water-River. Il lui communique la triste fin de son ami et lui conseille de fuir aussitôt que possible pour éviter un pareil sort. Le catholique donne au protestant une partie de ses provisions, et M. Spalding reprend au plus vite le chemin de son habitation, fort inquiet du sort de sa famille. Malheureusement son cheval lui échappe pendant la nuit. Après six jours d’une marche à pied fort pénible, il arrive sur les bords de sa rivière, mais du côté opposé à sa maison.

C’était au milieu de la nuit ; il est tout affaibli depuis trois jours, et, voyant que tout paraît tranquille chez lui, il s’embarque sans bruit dans un canot et traverse la rivière. À peine aborde-t-il au rivage qu’un Indien le prend et l’entraîne dans sa maison, où il