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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

et on l’attacha à un bâton, et la veuve le porta ainsi près d’un grand feu allumé exprès. Elle commença à danser et à chanter, et balançant violemment le scalp en l’air elle le foulait et le battait du pied, pendant que huit femmes, hideusement peintes, chantaient et dansaient autour d’elle. Le reste de la tribu se tenait en cercle, hurlant et battant le tambour. Je restai là pendant quatre ou cinq heures, sans qu’il se fit un changement de décoration ni qu’il y eut chance que cela finit ; je m’en allai, mais j’étais très-impressionné de la sincérité de cette douleur qui pouvait pendant si longtemps s’exprimer avec une passion si violente. Mon aimable hôte, M. Lewis, dut renoncer à courir avec moi, parce qu’il avait à surveiller les préparatifs de la brigade de retour. Lui et sa femme Cree ajoutèrent à mon bagage tout ce qu’ils purent trouver d’utile. Mme  Lewis est une excellente femme de négociant, de beaucoup d’énergie et de fermeté, jointes à un grand fonds de bonté.

Quelques années avant que je la connusse, elle avait amputé un bras à son mari, un peu au-dessous du coude, avec un couteau ordinaire, et l’avait, à force de soins, parfaitement guéri.