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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

composée de deux bâtons en croix ; les deux joueurs, complètement nus, sont armés chacun d’une lance très-légère de trois pieds de long, terminée par une fine pointe en os. Un des joueurs prend un anneau d’os ou de bois très-lourd et entouré de cordes. Dans l’intérieur de cet anneau, d’environ trois pouces de diamètre, on attache six perles de différentes couleurs à des distances égales et chacune d’une valeur numérique différente. On lance cet anneau vers une des barrières, et les joueurs le suivent à une distance de deux ou trois mètres ; lorsque l’anneau rencontre la barrière et va tomber sur le côté, on jette les lances de manière à ce qu’elles se trouvent sous l’anneau. Si l’anneau couvre une seule des lances, son possesseur compte selon la perle de couleur qui s’est trouvée dessus. Mais le plus souvent l’anneau couvre les deux lances, et alors chacun compte selon la valeur de la perle qui se trouve sur sa lance. Ils se tournent alors vers l’autre barrière, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’un des joueurs ait gagné la partie.

Personne ne peut pêcher sans la permission du chef des eaux. Son grand panier à poissons, ou trappe à pêcher, est placé dans l’eau un mois avant que personne n’ait le droit de pêcher. Il est construit de manière que les saumons, en sautant pour remonter les chutes, se heurtent contre un bâton attaché en haut du panier et retombent au fond, d’où ils ne peuvent ressortir. Les saumons remontent vers le 15 juillet, et pendant deux mois ils viennent en masses incroyables. Ils ressemblent à une troupe serrée d’oiseaux au moment où ils font ce saut énorme pour remonter les chutes ; le défilé commence à l’aube et ne finit qu’à la nuit tombante. Le chef me dit qu’il avait pris en un