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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.
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7 août. — Je partis de très-bonne heure le matin avec le guide, et fis ce qu’on appelle dans ces pays une longue journée. Nous avions constamment à monter et à descendre, ce qui nous fatigua beaucoup. Il était tout à fait nuit quand nous campâmes sur les berges de la rivière.

8 août. — Nous partîmes de très-bonne heure, afin de pouvoir gagner Colville avant la nuit. Nous arrivâmes à une haute colline qui domine plusieurs milles de la Colombie. Je m’assis au sommet pour jouir de l’admirable vue et laisser-reposer les chevaux. Comme j’étais étendu sous les arbres, le vent s’éleva, et à mon grand étonnement, je sentis la terre remuer sous moi. J’imaginai d’abord que c’était un tremblement de terre et m’attendais à voir tout le flanc de la colline s’ébouler ; mais en regardant mieux, je m’aperçus que ce mouvement venait des racines de ces immenses arbres qui, enlacées l’une dans l’autre dans un terrain très-léger, arrêtaient ainsi les sapins dans leur chute. Partout les rochers affleurent la surface de la terre, et quand le vent fait plier les sommets des arbres, les racines montent et descendent avec un mouvement d’ondulation semblable à celui de la mer.

Arrivés à un mille des chutes de la Chaudière, nous traversâmes à la nage. Le soir nous entrions au fort Colville, situé au milieu d’une petite prairie d’un mille et demi de largeur sur trois milles de longueur, entouré de hautes montagnes. Cette petite prairie constitue une véritable oasis fertile, au milieu des rochers arides et des plaines sablonneuses qui s’étendent à trois ou quatre cents milles, le long de la rivière. Je restai à Colville jusqu’au 9 septembre, jour que je partis avec M. Lewis, pour une excursion de soixante milles à la mission presbytérienne de Walker-and-Eales.