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les indiens de la baie d’hudson.

Ces huttes sont plus habitables qu’on ne le supposerait d’abord ; je ne parle qu’au point de vue de la chaleur : car les ordures, la puanteur et la vermine rendent les loges presque intolérables aux blancs. Mais les Indiens sont invariablement sales, et il faut des circonstances inouïes pour les décider à employer une demi-heure au nettoyage de leurs tentes. Ils construisent également leurs canots avec du bouleau qu’ils étendent sur de très-légères lattes en bois de cèdre, et ils tiennent excessivement à la symétrie et à la forme. Ils voyagent beaucoup et sont souvent exposés à de gros temps dans ces bateaux qu’ils portent facilement par-dessus les rapides, en raison de leur légèreté. Ils font encore avec ce même bois les marmites dans lesquelles ils cuisent le poisson et le gibier. Pour cela, ils mettent dans l’eau des pierres rougies au feu, et c’est merveille de voir avec quelle rapidité une femme indienne cuit un poisson de cette manière. Les Indiens des environs du lac Huron récoltent du blé, le sèchent et le pilent dans un tronc d’arbre creusé en forme de mortier.

Les habitants de ces contrées, étant en communication directe avec les blancs, se servent des mêmes armes qu’eux ; on leur voit rarement les arcs et les flèches, qu’on ne trouve guère qu’entre les mains des enfants. Là, comme dans toutes les autres tribus indiennes du nord de l’Amérique, les femmes font tout le gros ouvrage, portent le bois, dressent les tentes et vaquent à la cuisine. Je remarquai une coutume qui présente beaucoup de ressemblance avec les anciennes mœurs des Juifs : à de certaines époques fixes, les femmes sont tenues de se construire des huttes à une petite distance du camp, et de s’y en-