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les indiens de la baie d’hudson.

désirait vivement se joindre à moi. Je me procurai un canot et des provisions, et m’embarquai avec mon nouveau compagnon pour Penetanguishene, dans la direction des îles Manitoulin. Le quatrième jour, nous doublâmes l’île des Chrétiens, sur laquelle s’élèvent les ruines d’un fort construit, dit-on, par deux jésuites et une bande de Hurons, à la suite d’une défaite de cette tribu par les Iroquois. Ils défendirent ce fort jusqu’à ce qu’ils fussent décimés par la faim et la maladie ; les deux missionnaires conduisirent les survivants à Québec. Le lendemain nous retournâmes chercher des provisions à Penetanguishene, après quoi nous nous engageâmes dans un archipel d’îles de toutes les grandeurs et de toutes les formes, au nombre, dit-on, de plus de trente mille. Étrangers à cette navigation, nous nous perdîmes au milieu de leurs pittoresques sinuosités, charmés de leurs aspects sans cesse nouveaux. Nous chassâmes et pêchâmes là pendant quatorze jours, sans avoir la conscience d’un temps si agréablement employé. Nous ne vîmes que deux ou trois Indiens, la plus grande partie d’entre eux nous ayant précédés à Manetouawning, pour recevoir leurs présents.

Les habitations des Indiens, dans les îles du lac Huron, sont faites d’écorces de bouleau arrachées à l’arbre en longs morceaux, et cousus ensemble à l’aide de racines fibreuses ; quand ils n’ont pas de bouleau, ils font des paillassons avec des joncs pour la toiture ; on les étend en rond comme le bouleau sur huit ou dix pieux réunis au sommet et piqués en terre comme pour une tente, en ménageant un trou destiné à la fumée. Le feu s’allume au centre de la loge, et les habitants dorment les pieds tournés vers le foyer.