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les indiens de la baie d’hudson.

refusait presque toujours. Je pénétrai ainsi chez le chef Til-au-kite, et fis son portrait sans échanger une parole avec lui. Je partis le 22 juillet pour Walla-Walla, après déjeuner, emmenant avec moi, selon le désir du docteur, un chien, qui appartenait à M. MacBain. Il faisait une chaleur intense, et après une heure de marche, je vis le pauvre animal tellement exténué que je dis à mon serviteur de le mettre sur son cheval, mais ce fardeau était trop gênant ; il le remit par terre, la pauvre bête se coucha et mourut, complètement brûlée par la chaleur du sable.

Le lendemain de mon arrivée au fort, un jeune garçon, un des fils de Peo-Feo-Max-Max, chef des Walla-Wallas, arriva à notre camp, près du fort. Il précédait de quelques jours une petite bande de guerriers commandée par son père, et composée de Walla-Wallas et de Kye-use ; leurs frères les croyaient perdus depuis dix-huit mois. Cette troupe, qui était de deux cents hommes, revenait de Californie, où elle avait été venger la mort d’un autre fils du chef, massacré par des émigrants californiens. Le messager qui venait d’arriver apportait des nouvelles désastreuses, tant du mauvais succès de l’expédition, que ses souffrances en tous genres. Je me rendis aussitôt au camp indien et je vis entrer le messager. Aussitôt qu’on le voit descendu de cheval, tout le camp, hommes, femmes et enfants, l’entoure et l’accable de questions pressantes sur les parents absents. Son silence et son air battu confirmèrent les craintes qu’ils avaient d’une grande catastrophe, et ils se mettent à hurler d’une façon épouvantable, tandis que lui reste silencieux et morne, et que des larmes ruissellent sur son visage. Enfin, après de longues supplications de la part de son auditoire, il