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les indiens de la baie d’hudson.

lande désolée. Quelques maigres touffes d’herbe fanée éparses au loin représentaient seules la végétation, et la vie animale y semblait complètement éteinte, car pendant tout mon voyage, je ne rencontrai ni animaux ni oiseaux, pas même des serpents ou des moustiques. Nous suivîmes le cours de la rivière et campâmes à la chute supérieure, où je restai à dessiner jusqu’au 17, enchanté de la beauté des paysages qui m’entouraient. Cette cascade n’a que quinze pieds de hauteur. Le long de la rivière, poussent de grandes herbes et des arbrisseaux dont la belle verdure contraste avec les collines de sable jaune environnantes.

Je désirais vivement rester dans le voisinage pendant huit ou dix jours encore, pour esquisser tous les détails de l’étrange pays où je me trouvais, mais le métis qui m’accompagnait me pressa tellement de partir, il devint si maussade et si importun, qu’il me gâta complètement mon séjour, et me força à revenir. Je découvris plus tard qu’il était jaloux de sa femme, habitant en ce moment au fort. Je dus donc à mon grand regret redescendre la rivière par le même chemin et le soir du 17 je campai de nouveau sur les bords du Neyperees. Nous vîmes dans la journée une nombreuse troupe de beaux chevaux en liberté ; ils appartenaient jadis à un chef très-honoré dans sa tribu, et comme témoignage de respect, celle-ci décida à la mort du chef que ses chevaux ne serviraient à personne et vivotent à l’état sauvage ; aussi leur nombre s’augmentait-il tous les jours.