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les indiens de la baie d’hudson.

nation des Ojibbeways, qui habite encore les bords des lacs Huron, Michigan et Supérieur. Une autre bande de cette tribu se tient sur le Mississipi supérieur, à quatre-vingt-dix ou cent milles au-dessus des chutes de Saint-Anthony. Le langage de ces Indiens, leurs danses religieuses, appelées Matayway, et leurs fêtes sont identiques, bien qu’ils vivent loin les uns des autres. Enfin les Pilleurs, ainsi dénommés à cause de leur penchant à la rapine, se trouvent à deux ou trois cents milles plus au nord. J’ai appris par expérience, quelques années plus tard, qu’ils justifient pleinement leur surnom.

Je fis un croquis d’un chef appelé Maskuhnoonjee ou le « Grand Pic ». Fier de se voir dessiné, il avait mis la médaille de chef que le gouvernement donne à ceux qu’il reconnaît pour tels. Jamais un chef ne néglige de porter cette marque de distinction dans les circonstances importantes. La fille d’un chef du lac Saint-Clair, consentit aussi, non sans difficulté, à laisser faire son portrait ; sa répugnance venait de la croyance qu’elle avait qu’en y consentant, elle tomberait au pouvoir de celui qui posséderait ce que les Indiens appellent un autre soi-même. Le chef Wahpus « le Lapin blanc » m’autorisa également à reproduire ses traits. Il réside au détroit d’Owen, où il se faisait remarquer autrefois autant par sa sauvagerie et son intempérance, qu’il est connu aujourd’hui pour sa sobriété et sa douceur. L’influence des missionnaires méthodistes a opéré en lui cette métamorphose. C’est le premier Indien que je vois dont les cheveux aient été arrachés, sauf la mèche du scalp.

De Saugeen, je retournai au détroit d’Owen, en compagnie d’un jeune homme du nom de Dillon, qui