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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

Cependant, vers le soir, nous parvenons à réunir les équipages, et M. Lewis leur promet le régal à la première occasion convenable. Le fort nous salue de sept coups de canon et nous lui répondons du vaisseau de la compagnie mouillé près de l’entrepôt. Les habitants du fort viennent se grouper autour de nous ; et enfin, au milieu des acclamations et des souhaits venus du cœur pour le succès de notre voyage, nous partons. À cause de l’heure avancée nous n’atteignons ce jour-là que les moulins de la compagnie, à huit milles du fort.

2 juillet. — Nous partîmes le matin de très-bonne heure, et nos hommes manœuvrèrent leurs rames avec une vigueur inusitée ; ils devaient recevoir leur régal dans la soirée. À deux heures de l’après-midi nous atteignîmes la prairie du thé, à une distance de vingt-huit milles. Là, nous débarquâmes pour laisser les hommes recevoir la récompense promise. C’est une pinte de rhum par tête, et ils ne peuvent la boire qu’à une distance suffisante du poste, afin que ceux qui veulent s’enivrer s’enivrent, mais ne puissent se mettre en contact avec les serviteurs de l’établissement.

Aussitôt après le débarquement, on établit le camp, on alluma le feu pour le souper ; bref, on fit tous les préparatifs pour la nuit, avant la distribution de la liqueur. Cette distribution une fois faite, les hommes commencèrent toutes sortes de jeux athlétiques, courant, grimpant, luttant, etc. Nous avions dans nos équipages huit insulaires des Sandwichs qui nous procurèrent beaucoup de plaisir par leur danse, sorte de pantomime accompagnée de chant. Tout cela formait un ensemble extrêmement grotesque et comique, et provoquait les éclats de rire de l’assistance. Quand le