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les indiens de la baie d’hudson.

de ce dépôt s’élève un village habité par quelques blancs et des métis.

Nous partîmes de Penetanguishene, le 20, et nous arrivâmes au détroit d’Owen le soir même. Là, je rencontrai trois hommes qui se rendaient à Saugeen (distant de 35 à 40 milles à l’ouest), pour une réunion de chefs chargés de vendre des terres au gouvernement de la province. J’engageai un Indien pour porter mon bagage et me servir de guide, et je partis à pied. Nous voyageâmes péniblement à travers des bois et des marais, sous des torrents de pluie, pour faire halte le soir, sans souper et sans abri, avec nos vêtements trempés. Le lendemain matin, nous partîmes de bonne heure et atteignîmes Saugeen vers midi. Un camp nombreux d’Indiens y était assemblé, et on entendait l’accompagnement ordinaire et bruyant de chants et de prières sous la direction de six ou sept prêtres méthodistes.

Le village indien de Saugeen (Bouche de la Rivière), contient environ deux cents habitants. C’est un ancien champ de bataille des Ojibbeways (Chippawas), et des Mohawks. Les collines environnantes l’attestent suffisamment par la profusion d’ossements humains répandus sur le sol. La terre alentour est d’excellente qualité, mais peu cultivée, les habitants vivant surtout de poissons qu’ils pêchent en abondance à l’entrée de la rivière. Ils tuent aussi beaucoup de daims en dressant une haie de plusieurs milles d’étendue derrière laquelle ils se cachent ; lorsque les daims, dans leurs émigrations annuelles, cherchent à forcer cette haie, ils tombent sous les coups assurés des Peaux-Rouges. Le chef de ces Indiens se nomme Maticwaub ou l’Arc. La troupe qu’il commande fait partie de la grande