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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

sage n’en est pas général. Ils portent un bonnet de fibres d’écorce de cèdre très-finement tissées et une couverture de laine de moutons de montagnes ; ces couvertures sont très-estimées et demandent des années de travail. Pour une que je me procurai avec beaucoup de difficultés, j’eus à payer cinq livres de tabac, dix charges de poudre, une couverture, une livre de grains pour colliers, deux chemises de toile à carreaux et deux onces de vermillon.

Les tribus voisines de cette dernière, en montant toujours plus au nord, s’introduisent des grains de diverses couleurs dans toute la longueur de la lèvre supérieure, ce qui lui donne l’apparence d’un collier.

Dans l’intérieur de la Nouvelle-Calédonie, à l’est de l’île Vancouver, et au nord de la Columbia, dans la tribu nommée Taw-wa-tins, qui aime aussi à se faire des babines, ainsi que parmi les autres tribus voisines, prévaut la coutume de brûler les cadavres ; cet usage est accompagné de circonstances d’une barbarie particulière pour les veuves des morts. On pose le corps du mari sur un grand bûcher de bois résineux ; sur ce corps on étend la femme qu’on couvre d’une peau ; on allume ensuite le bûcher, et la pauvre femme est obligée de rester dans cette position jusqu’à ce qu’elle soit presque suffoquée ; alors seulement on lui permet de descendre, comme elle peut, à travers la fumée et la flamme. À peine a-t-elle atteint le sol qu’il est de son devoir d’empêcher le corps du défunt de se contracter par l’action du feu sur les muscles et les nerfs ; aussitôt que cela arrive, il faut qu’avec ses mains nues elle remette le corps en combustion dans une position convenable ; pendant cette opération, elle s’expose aux effets douloureux d’une chaleur in-