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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

l’eût fait sauter. On ne put obtenir un récit clair de ce triste événement, aucun blanc n’ayant survécu pour dire ce qui s’était passé.

Yellow-cum est l’homme le plus riche de sa tribu. Sa fortune consiste principalement en esclaves et en ioquos, petites coquilles qui abondent au cap Flattery. Ces coquilles servent de monnaie, et donnent une grande activité au trafic parmi les tribus. On les pêche dans la mer à une profondeur considérable, avec une longue perche fixée dans une planche plate d’environ quinze pouces carrés. De cette planche sort un certain nombre de pointes d’os, qui entrent dans les extrémités creuses des coquilles et les détachent du fond de l’eau pour les ramener à la surface. Blanches, minces et creuses, ces coquilles se terminent en pointe, légèrement courbée, de la grosseur d’un fourneau de pipe ordinaire. On les estime en raison de leur longueur, et leur prix augmente suivant un étalon convenu : quarante coquilles représentent la longueur d’une brasse, et valent une peau de castor ; mais si trente-neuf coquilles suffisent pour égaler une brasse, ce nombre payera deux peaux de castor ; trente-huit coquilles payeront trois peaux, et ainsi de suite, en augmentant d’une peau de castor pour chaque coquillage au-dessous du nombre établi.

Yellow-cum me fit présent d’une paire de pendants d’oreilles faits avec ces coquilles ; il y en avait à chacun soixante-dix ou quatre-vingt. Il possédait aussi des peaux de loutres de mer ; cette fourrure, la plus estimée sur la côte nord de l’Amérique, d’après le tarif, représente, en valeur ordinaire, douze couvertures, un fusil, plus du tabac, des munitions et d’autres objets à proportion. La couverture est le type d’après lequel se cal-