Page:Paul Kane - Les Indiens de la baie d'Hudson.djvu/142

Cette page a été validée par deux contributeurs.
128
LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

familier aux seuls magiciens. Le magicien semblait parfaitement satisfait de lui-même, quoique la pauvre malade ne me parût rien moins que soulagée par un aussi violent traitement.

7 mai. — Le lendemain matin, nous quittâmes notre campement avant le jour, sans attendre que nous pussions présenter nos respects aux chefs. Dans l’après-midi, nous touchâmes à l’île de Whitby, qui sépare le détroit de de Fuca du détroit de Puget. Une mission catholique avait été établie dans l’île quelques années auparavant, mais les dispositions hostiles des Indiens l’avaient fait abandonner.

En approchant du village de Toanicham, nous aperçûmes deux forts bastions en troncs d’arbres, bien calculés pour la défense dans une guerre contre les Indiens. À mesure que notre canot approchait de la terre, je remarquai que les habitants couraient à ces bastions, et peu de temps après nous entendîmes tirer quelques coups. Supposant que c’était dans l’intention de nous saluer, nous nous approchâmes de plus en plus, surpris cependant d’entendre d’autres décharges et de voir les balles tomber près de notre canot. Mes Indiens cessèrent immédiatement de ramer, et ce fut avec la plus grande difficulté que je les décidai à avancer. Si nous avions montré la moindre intention de nous retirer, je ne doute pas qu’ils n’eussent continué leur feu, et avec plus de succès. Néanmoins quand j’abordai et que je leur demandai pourquoi tout ce bruit, ils me dirent que c’était seulement pour me faire connaître qu’ils avaient, eux aussi, des armes à feu en leur possession.

Ils me traitèrent ensuite avec beaucoup d’hospitalité. Lock-ki-mèm, leur chef, nous offrit toutes les provi-