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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

tions au chef, qui immédiatement s’avança d’un air amical.

Lui ayant dit que mon intention était de visiter tous les Indiens, et de faire le portrait des principaux chefs et grands guerriers, il me conduisit dans sa hutte ; là, je m’assis sur une natte vis-à-vis de lui et je me mis à dessiner. En quelques moments, le local se remplit de monde, les Indiens grimpèrent au haut de la hutte, arrachèrent les nattes des supports, et s’y suspendirent comme un essaim d’abeilles, chacun fixant sur nous des yeux avides. De tous côtés, je ne voyais qu’un assemblage repoussant de faces hideuses qui me semblaient enduites d’une boue rouge et blanchâtre.

J’achevai rapidement mon esquisse et je m’évadai après avoir donné au chef un morceau de tabac pour sa complaisance. Il s’appelait Cheah-clach, chef des Clallums. En arrivant au rivage je trouvai le vent tellement fort que je crus plus prudent de risquer un campement. En conséquence, je plantai ma tente à environ deux cents yards du village. Mais nous fûmes bientôt entourés par des centaines d’indiens, ayant leur chef au milieu d’eux. Je donnai à celui-ci un léger souper et lui dis toutes les nouvelles dont il se renseignait avec avidité. Puis, lui ayant fait savoir que j’étais fatigué et que je désirais me reposer, ce que je ne pouvais faire tant qu’une si grande foule entourerait ma tente, il se leva à l’instant et ordonna aux importuns de se retirer, ce qu’ils firent sur-le-champ.

Vers dix heures du soir, j’allai faire un tour dans le village, et entendant un grand bruit dans une des huttes, j’entrai et trouvai une vieille femme qui soutenait dans ses bras une des plus belles filles indiennes que j’eusse encore vues. Elle était nue. Nu également