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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

ques sont surmontés de plumes peintes de couleurs éclatantes, et percés d’yeux et de bouches qui s’ouvrent et se ferment. Des magiciens tiennent à la main des crécelles pour accompagner un chant monotone ou une sorte de litanie sans paroles distinctes, que tout le reste répète en chœur, en dansant gravement et en tournant en rond.

Chez les Clallums et parmi les autres tribus qui habitent cette région, je n’ai jamais entendu de tradition qui se rapportât à leur première origine, quoique de semblables traditions soient communes parmi les Indiens de l’est des montagnes Rocheuses. Ils ne croient pas aux peines futures, quoique, dans ce monde, ils s’imaginent être exposés à l’influence funeste du Skoocoom ou mauvais génie. Ils attribuent à sa colère toutes leurs infortunes.

Le bon esprit Hias-Soch-a-la-Ti-Yah, c’est-à-dire le grand chef suprême, leur donne tous les bonheurs de cette vie et ils iront dans les chasses heureuses et paisibles trouver l’abondance et les joies éternelles. Les magiciens de la tribu passent pour posséder une influence mystérieuse sur ces deux esprits, soit pour le bien, soit pour le mal ; ils forment une société secrète à laquelle on ne peut être initié qu’avec beaucoup de cérémonie et de dépenses. Le candidat doit préparer un festin pour ses amis et tous ceux qui veulent y prendre part et faire des présents aux autres magiciens. On lui prépare une hutte dans laquelle il entre pour y rester trois jours et trois nuits sans nourriture, tandis que les initiés dansent et chantent tout autour pendant le même temps. Après ce jeûne, qui passe pour le douer d’une habileté merveilleuse, on l’emporte en apparence sans vie et on le plonge dans l’eau froide la