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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

para une grande fête. Couvert d’une couche épaisse de graisse et de duvet, le nouveau chef se précipita tout à coup dans le village où il saisit un petit chien qu’il se mit à dévorer vivant. C’est le préliminaire convenu en pareil cas. La tribu se rassembla autour de lui en chantant et en dansant de la manière la plus sauvage ; il s’approcha des personnes les plus considérables et les mordit aux épaules et aux bras, ce qu’ils regardaient comme une haute marque de distinction, surtout quand il emportait le morceau de chair avec et qu’il le dévorait.

J’ai vu beaucoup d’hommes, sur la côte nord-ouest du Pacifique, qui portaient des marques effrayantes de ce genre d’honneur. Ce n’est pas du reste leur seule manière de se défigurer. Ainsi, j’ai vu une jeune fille toute couverte de sang par suite des coups qu’elle s’était portés sur les bras et au sein avec une pierre à fusil tranchante, à la mort d’un de ses parents. Après les chants et les danses, Chea-closh se rendit avec son peuple au festin préparé dans une grande hutte ; la graisse de baleine en fit les frais, c’est le mets favori de cette tribu, qui cependant possède en quantité le saumon, la morue, l’esturgeon et autres poissons excellents.

Tous les Indiens de ces contrées vivent presque entièrement de poisson ; ils se le procurent avec si peu de peine, pendant toutes les saisons de l’année, qu’ils deviennent les êtres les plus paresseux du monde. Ils prennent des quantités considérables d’esturgeons ; ce poisson atteint ici des proportions colossales ; il en est qui pèsent de quatre à six cents livres. On les pêche avec un grand manche de lance pointu préparé pour un fer barbelé, et auquel s’adapte une